Qu'importe les imprévus, l'essentiel nous attend.

Le temps était parfaitement dégagé, le soleil était encore haut dans le ciel en ce milieu d'après midi, et la température était tout ce qu'il y avait de plus agréable. Les circonstances étaient idéales pour un bon nombre d'activités, et le temps était ans aucun doute la principale raison de la bonne humeur d'Andrew. En effet, il venait de voir s'enchainer plusieurs imprévus réellement fâcheux, à commencer par une montagne de travail supplémentaire au garage dans lequel il travaillait. Il ne se réjouissait pas tellement à l'idée de travailler dans l'urgence, d'autant que son patron le menaçait fermenent d'un simple et crucial licenciement sous manquement à la demande. Il avait d'ailleurs eu une légère altercation avec lui, qu'Andrew avait eu le bon goût d'écourter avant de le payer au prix fort. Fort heureusement, il en avait terminé avec sa journée de travail, et il ne lui tardait pas vraiment d'être déjà au lendemain.

D'autant qu'à la suite était venu s'ajouter une nouvelle pour le moins dramatique : sa mère venait d'être hospitalisée en urgence pour des troubles respiratoires. Il en revanait tout juste, encore un peu tourmenté même si les médecins lui avaient assuré qu'elle s'en remettrait très bien et que cela ne se renouvèlerait pas de si tôt. Il avait été trop inquiet pendant plusieurs heures pour s'en remettre si rapidement, cependant, il demeurait toujours au plus calme, tout du moins, autant qu'il le pouvait. Tout ce qui pouvait atteindre les personnes qu'il aimait avait la fâcheuse tendance de le mettre à mal, et malgré son optimisme, il tentait en vain de demeurer impassible et presque content.

Cette journée était réellement médiocre voir catastrophique, mais il avait décidé de ne pas se laisser abattre si facilement, et s'était surtout résigné à rentrer chez lui, se poser tranquillement, et décompresser un moment. Il en avait plus que besoin, faute de quoi son optimisme ne lui serait plus d'aucun secours. Il s'était mis en route, directement après être sorti de l'hôpital, et avait même pressé le pas. Il avait besoin de retrouver un peu de stabilité et de simplicité, et son petit appartement lui semblait en tout point idéal. La présence d'Ashley serait même des plus réconfortantes, quoi qu'il ne voulut pas l'accabler.

Il ne tarda donc pas à rejoindre Williamsburg, puis son appartement, et après quelques tours de clés, pénétra chez lui. Il referma sèchement la porte just après son entrée et se défit de sa veste. Il balaya l'espace du regard très rapidement, et alla s'installer sur un fauteuil, où il s'affala presque. Il ferma un moment les yeux, histoire de décompresser et de retrouver une suite d'idées à peu près lucide.

Bonne journée. C'était toujours une bonne journée pour Ashley mais là elle s'annonçait plutôt bonne. Le temps était ensoleillé ce qui était absolument parfait, le soleil la rendait encore plus joyeuse qu'à son habitude et la jeune Wood avait toujours eu cette sensation de voir tout prendre une autre dimension en présence du soleil. Bon elle aimait les choses simple mais de là à ce que ce soit uniquement ça qui la fasse passer une bonne journée, il ne fallait pas rêver. Non pour une fois ses cours n'allait pas la fatiguer, un coup de chance elle allait pouvoir décompresser et surtout enfin pouvoir accepter cette invitation à déjeuner que d'autres étudiantes qu'elle connaissait lui avait lancée plusieurs semaines auparavant.
Et Puis avec tout ces préparatifs auxquels elle devait songer et la date du mariage qui approchait un peu trop vite à son goût elle avait l'impression e se noyer sous tout un tas de responsabilitée. Mais elle pouvait compter sur Andrew. Il était là pour l'aider quand elle le demandait -et même quand elle ne le faisait pas d'ailleurs - Et puis seule sa présence l'aidait à ne pas devenir totalement folle et ce sentiment était tellement récondortant et agréable. Et puis le pauvre petit Andrew n'avait pas le temps de se tourner les puces lui non plus : tout ce travail au garage avec son patron si autoritaire, et puis Ashley en rajouttait en lui demandant de l'aider aux préparatifs. Après tout c'est lui qui avait demandé il devait assumer.
Parfois elle regrettait le temps où ils étaient plus jeune et où ils n'avaient pas tout ces problèmes.

Après un déjeuner plus que relaxant, La brunette s'eclipsa plus tôt que prévu pour rentrer chez elle. La Raison ? Et bien son futur mari lui manquait terriblement, ce qui provoqua moqueries de la part de ses 'amies'. Quoi ? Elle avait bien le droit de vouloir être avec l'homme qu'elle aimait, non ?
Arrivée dans leurs appartement, Ashley balança son sac par terre poussant un soupir, comme si il pesait une tonne. Il contenait ses bouquins et ses notes mais ce qui le rendait lourd c'était aussi tout ces stupides magazines sur le mariage. Oui stupide. La jeune femme avait toujours prétendu que jamais de sa vie elle n'acheterait de telles âneries, mais voilà elle avait cédé et en avait acheté au moins cinq qui donnaient à peu près tous les mêmes conseils inutiles. S'avançant vers la sympathique petite cuisine, Ash' se servit un verre d'eau tout en observant l'appart' satisfaite de voit à quel point il était bien rangé. Le ménage était une plaie, mais heureusement ce n'était pas à elle de s'y coller.
Elle s'étouffa presque en remarquant son homme affalé sur le canapé, fermant les yeux comme si il portait le poid du monde sur ses épaules. S'pprochant de lui, elle posa doucement ses lèvres sur les siennes... Quelque chose n'allait pas.

Je suis là

Fit-elle en embrassant - à nouveau- le jeune homme sur le front cette fois-ci

Tu as passé une bonne journée ? Il fait un temps superbe, et en plus de ça je n'ai pas eu autant de cours que je pensait alors j'ai enfin pût souffler et je suis sortie déjeuner avec des filles.. Et toi alors ? Tu as l'air totalement.. Mort.

Andrew avait parfois la délicate impression que la vie en générale avait tendances à s’acharner sur quelqu’un en particulier. Il ne savait réellement si son impression était vraiment justifiée, mais sous le coup de tant d’imprévus, il en avait l’intime conviction, et l’amer ressentiment. Son sens de l’optimisme en avait pris un coup, et il voyait la vie sous un nouveau jour : un jour que sa mère pourrait bien ne jamais voir. Il avait maintenant son angoisse, celle que tout le monde possède pour les personnes qui lui sont chers mais que l’on ne révèle ou ressent avant autant d’intensité que lorsque l’on sait à quel point ils sont en danger de mort. Après tout, il pourrait craindre pour la vie d’Ashley, cependant, il semblait nettement plus évident que l’âge de sa mère la rendait nettement plus vulnérable, tout du moins, en apparence. Qu’avait-il fait pour mériter autant d’imprévus si dramatiques ? Sa malchance récurrente ne l’avait donc pas quitté, et sur l’instant, il se sentait envahi d’un désespoir qu’il ne s’expliquait pas ; il s’agissait tout simplement de tout ce que son optimiste avait effacé devant l’injure du temps et qui faisait surface maintenant qu’il se trouvait en état de faiblesse.

Andrew Parker était plutôt positif en toutes circonstances, et malgré son état psychologique, il se reconnaissait encore de l’espoir, un sens de la raison qui lui soufflait malgré lui que sa mère allait s’en sortir, s’en remettre, et poursuivre sa vie. Après tout, il pouvait et devait faire confiance aux médecins, s’ils lui avaient assuré que tout irait ensuite pour le mieux, il avait le devoir et le bon sens de les croire sur paroles. Son doute était là, sa raison aussi, alors qu’elle continuait sans cesse de lui jurer que tout allait bien, que tout irait pour le mieux, que la vie continuait, même empli de ses fâcheux imprévus.

Etant réellement absorbé par son combat interne, Andrew avait commencé à gagner un autre monde, et il n’avait donc pas attendu Ashley rentrer. Il fut plutôt surpris lorsque leurs lèvres se touchèrent enfin, mais il esquissa un léger sourire, devant cette reconnaissance si aisée. Il rouvrit enfin les yeux et l’écouta patiemment. Au moins, cela semblait se passer pour le mieux pour elle, ce qui n’était pas vraiment négligeable. Il n’avait aucune envie de l’accabler mais sur ce coup-là, il fallait bien reconnaître qu’il n’avait pas le choix, et qu’il ne saurait décemment cacher son état moral. Il se redressa donc sur le fauteuil, sans la quitter des yeux, son regard revint à une troublante neutralité, qui ne lui était pas coutumière.

" Je suis un peu pensif, c’est tout, dit-il faiblement. Une journée plutôt … contrariante. "

Il ne pouvait être qu’évasif dans ses réponses, car l’un des hommes les plus malchanceux du monde – sinon le plus – détestait cordialement se plaindre aux autres. Autant il était prêt à écouter les soucis des autres et à les aides, qu’il n’aimait pas s’ouvrir pour conter ses problèmes, qu’il ne pensait pas importants d’affliger aux autres, même pour son propre bien, encore moins avec Ashley. C’était plus fort que lui, il fallait bien le reconnaître.

Il n’y avait rien de pire que de voir une personne qu’on aime se sentir aussi mal. D’accord elle ne savait pas précisément ce qu’il avait mais à le voir elle pouvait facilement deviner que ce n’était parce qu’il n’y avait plus de lait dans le réfrigérateur…
De plus c’est vrai il semblait tellement pensif que ça en était inquiétant, On sait que la jeune Wood est du genre à débiter tellement de phrases à la minute qu’il est difficile parfois de comprendre ou même d’en placer une mais ça Andrew en avait l’habitude. C’est là qu’elle se sentait vraiment inquiète quand il annonça qu’il se sentait pensif et qu’il avait eu une journée plutôt contrariante. Intriguée par si peu de révélation, Ashley décida de faire parler son fiancé qui, de toute façon, semblait tellement au bout du rouleau qu’elle n’aurait pas à trop insister pour qu’il raconte ses malheurs.

Qu’est ce qui s’est passé, dit moi ? Rien de grave j'éspère ?

dit-elle d’une voix douce et rassurante comme elle savait si bien le faire et qui, parait-il était des plus réconfortantes.

Assise à ses côtés sur le canapé, la brunette mis sa main dans la sienne histoire de lui montrer qu’elle était là, peu importe le problème dont il s’agissait. Elle était toujours persuadée qu’à deux on pouvait faire face à n’importe quel genre de problème, c’est vrai qu’elle avait tendance à croire que la vie c’était comme les comédies romantiques hollywoodiennes. Que tout finissait bien à la fin et que mêmes les ordures devenaient doux comme des agneaux…
De plus elle se sentait idiote de lui avoir raconté sa journée tellement idyllique, alors que lui était affalé sur le canapé à penser à tout ses problèmes depuis on ne combien de temps et elle n’avait rien vu… Quelle mauvaise petite amie elle faisait

Tu veux plus m’épouser c’est ça ? Tu t’es enfin rendu compte que j’était totalement givrée ?

fit-elle en se mettant à rire, c’était histoire de le détendre un peu.

" Non, non, rien de grave. "

Quoi ? Il n'allait pas lui lancer comme une fleur que sa mère était couchée sur un lit d'hôpital, pour des problèmes respiratoires, qui auraient pu se révéler mortels. Il était inutile de lui mentionner tout cela, il n'avait aucune envie de lui gâcher cette journée qu'elle avait l'air de tant apprécier. Il aurait même préféré n'avoir jamais mentionner son état, si évasive en fut la manière. Il était un peu tard pour avoir quelques regrets, cependant, il n'était pas non plus obligé de tout lui avouer, sans détour. La seule solution était maintenant de se reprendre, et dans ce domaine-ci, Andrew était extrêmement doué pour cacher ses faiblesses, prendre sur lui, et avancer de nouveau comme si de rien n'était.
Il lui prêta un léger sourire devant sa réplique, qui s'étendit même gentiment. Alors qu'elle était toujous près de lui, il l'attira contre lui, l'entourant tendrement de son bras. Elle avait tout de même le don de l'aider dans sa démarche, histoire de lui remonter un peu le moral, jusqu'à en devenir presque bon. Elle avait un de ces effets bénéfiques sur lui qu'il n'expliquait pas, mais qui le réjouissait au plus haut point, ne faisant que confirmer qu'il avait largement bien choisi la femme qu'il voulait épousé.

" C'est moi qui serai totalement givré de ne plus vouloir épouser la femme parfaite, assura-t-il dans un sourire. "

Il vint déposer un tendre baiser sur ses lèvres, et recula de quelques centimètres. Comment faisait-elle ? Il n'en savait vraiment rien, et quelque part, peu importait, l'important était qu'il se sente un peu mieux, et il n'avait plus qu'à espérer que tout aille en s'améliorant.